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Objet de la recherche
Pour les aider à poser un diagnostic de TSA, les chercheurs doivent se fier aux questionnaires sur les symptômes de l’enfant remplis par les parents. Or, il est possible que l’humeur des parents influence leur façon de percevoir le comportement de leur enfant. Cette étude visait à déterminer si les symptômes dépressifs de la mère altèrent son évaluation des capacités et du comportement de son enfant, augmentant la possibilité qu’un diagnostic de TSA soit posé.
Déroulement de l’étude
Cette étude regroupait 214 enfants de 2 à 4 ans (85 % étaient des garçons) récemment diagnostiqués autistes et leurs mères. Des cliniciens qualifiés ont interrogé les mères sur le comportement de leur enfant dans le cadre d’un entretien semi-structuré pour le diagnosic de l’autisme (ADI-R). Ils ont également observé les enfants au cours de tests mesurant leurs capacités de socialisation et de communication, dont l’ADOS. Les mères ont ensuite répondu à un questionnaire sur la réciprocité sociale (SRS) pour coter les symptômes autistiques de leur enfant et ont évalué leurs propres émotions, leur humeur et leur comportement à l’aide de l’inventaire des symptômes (SCL-90). Les chercheurs ont ensuite analysé les données pour voir s’il y avait des corrélations entre les résultats de ces tests.
Observations
Les chercheurs ont constaté que près d’un tiers des mères participantes étaient dépressives, ce qui est plus élevé que dans la population générale. L’analyse des données a révélé que les mères souffrant de dépression avaient tendance à noter les symptômes de leur enfant autiste plus sévèrement que les examinateurs lorsqu’elles répondaient à un questionnaire sans supervision. Lorsqu’elles répondaient aux questions détaillées du clinicien, les mères atténuaient les symptômes par rapport à leur évaluation quand elles étaient seules. L’analyse a également montré que plus les symptômes dépressifs étaient sévères, plus les mères amplifiaient les symptômes de leur enfant. Aucun lien entre dépression maternelle et gravité des symptômes autistiques n’a été observé.
Conclusion
Cette étude a montré qu’un grand nombre de mères d’un enfant récemment déclaré autiste sont déprimées. Leur état dépressif semble influer sur leur perception de la gravité des symptômes de leur enfant. Une importante découverte est que les symptômes dépressifs de la mère n’aggravaient pas les symptômes de l’enfant. Les auteurs concluent qu’au lieu de se fier uniquement aux rapports de la mère sur les capacités et le comportement de son enfant, surtout si elle est dépressive, les chercheurs et les cliniciens devraient recueillir les opinions et les observations de plusieurs personnes qui connaissent l’enfant pour avoir une évaluation plus juste.
Note : Ce rapport de recherche a été rédigé par T. Bennett et coll. et a été publié dans le Journal of Psychology and Psychiatry en 2012.
Objet de la recherche
La plupart des études sur le comportement désobéissant, agressif ou hostile ou sur la dépression et l’anxiété des enfants avec un TSA ont porté sur des enfants d’âge scolaire. On en sait peu sur l’âge d’apparition de ces troubles ou sur leur évolution au fil du temps. Chez les enfants neuro¬typiques, les facteurs de risque de ces deux types de troubles sont un tempérament difficile, un mauvais environnement familial avec dépression parentale, de piètres relations familiales, des pratiques parentales lacunaires, des troubles cognitifs, le sexe et un faible revenu. On ignore le rôle que jouent ces facteurs de risque chez le jeune enfant autiste.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs ont examiné le comportement d’un groupe de 392 enfants de 2 à 4 ans tout de suite après le diagnostic de TSA. Le parent le mieux informé – en général la mère – a été interrogé sur le comportement et l’humeur de son enfant, et des cliniciens ont observé l’enfant à la recherche de signes ou symptômes de troubles de l’humeur et du comportement. Le chercheur a ensuite interrogé les mères et a suivi le comportement des enfants à quatre occasions : peu après le diagnostic, environ 7 mois après la première visite, 6,5 mois plus tard, puis 25 mois après la visite précédente.
Observations
Les chercheurs ont observé que les troubles de l’humeur et du comportement ont tendance à débuter à un âge précoce, qu’ils persistent au fil du développement et qu’ils sont liés à un déficit de socialisation plus marqué. Par ailleurs, les symptômes des problèmes d’humeur et de comportement étaient plus graves chez ces enfants que chez les enfants neurotypiques et les deux types de problèmes avaient tendance à coexister. La plupart des enfants manifestaient des symptômes légers qui se sont atténués avec l’âge, mais les filles étaient plus sujettes à souffrir de dépression ou d’anxiété nécessitant un traitement. Certains enfants affichaient un niveau élevé stable des deux types de troubles, d’autres, un niveau élevé de troubles de l’humeur avec un degré moyen de troubles du comportement diminuant avec l’âge.
Conclusion
Dans cette étude, environ 25 % des enfants affichaient des problèmes d’humeur ou de comportement assez marqués et persistants pour nécessiter un traitement, et ces troubles avaient tendance à coexister. Le risque dans les deux cas n’avait rien à voir avec l’intelligence ou la sévérité des symptômes autistiques, mais était plutôt corrélé à un faible revenu familial et au sexe de l’enfant. Les filles étaient plus enclines à être dépressives ou anxieuses.
Note : Ce rapport de recherche a été rédigé par T. Vaillancourt et coll. et est paru dans la revue Development and Psychopathology en 2016.
Objet de la recherche
Élever un enfant avec un trouble du spectre de l’autistime (TSA) comporte son lot de défis. La façon dont les parents interagissent avec l’enfant peut influencer considérablement leur propre niveau de stress. Réciproquement, le stress maternel risque de retentir sur le bien-être à long terme des parents et de leurs enfants. Les chercheurs se sont intéressés au lien entre les troubles du comportement de l’enfant, les stratégies d’adaptation, les ressources sociales et le stress chez les mères de jeunes enfants autistes.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs ont invité 283 mères de jeunes enfants nouvellement diagnostiqués autistes à prendre part à cette étude. Les mères ont répondu à des questionnaires sur les caractéristiques de la famille – revenu familial, fonctionnement de la famille, mécanismes d’adaptation des mères, soutien social disponible. Elles ont également participé à des évaluations directes des capacités et du comportement de leur enfant, par exemple les compétences langagières. Les données ont été recueillies au début de l’étude et 2 ans plus tard.
Observations
Au départ, les chercheurs ont constaté que plusieurs facteurs contribuaient à amplifier le stress maternel – trouble comportemental sévère de l’enfant, famille dysfonctionnelle et efforts de la mère pour gérer la situation en dormant plus ou en essayant simplement de nier ou d’ignorer le problème (stratégie de « désengagement émotif ». Ils ont également observé que le niveau de stress parental était moins élevé chez les mères qui avaient davantage recours à un soutien social et à des stratégies d’adaptation « actives axées sur le problème », soit en essayant de résoudre le problème, en cherchant de l’aide ou en trouvant un sens positif à leur situation difficile.
Conclusion
Les mères de jeunes enfants atteints d’un TSA peuvent réduire leur stress en cherchant du soutien et du réconfort auprès de leurs amis, de leur famille élargie, de groupes communautaires ou religieux, en tissant des relations familiales positives et en adoptant des stratégies de gestion active des problèmes. La prise de conscience des répercussions du stress sur la mère et sur toute la famille peut mener à l’utilisation de meilleures stratégies d’adaptation. La compréhension de ces facteurs pourrait également contribuer à orienter les efforts des programmes communautaires de soutien.
Note : Le rapport de recherche original a été rédigé par A. Zaidman-Zait et coll. et est paru dans la revue Autism en 2016.
Objet de la recherche
Il y a très peu de recherche concernant l’effet d’un environnement bilingue sur le développement du langage chez les enfants autistes. Les familles choisissent parfois de parler à l’enfant dans une seule langue, de peur de l’embrouiller ou de le surcharger si elles utilisent deux langues. Cette étude avait pour but d’examiner s’il y a des différences dans l’acquisition du langage chez un groupe d’enfants autistes participant à l’étude Pathways selon qu’on parle une ou deux langues à la maison.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs ont sélectionné 20 enfants d’âge préscolaire participant à l’étude Pathways venant d’un foyer bilingue et 40 enfants d’âge préscolaire venant d’un foyer unilingue. Le groupe d’enfants unilingues a été apparié au groupe d’enfants bilingues quant à l’âge et au QI. Tous les enfants pouvaient dire au moins 30 mots. Plusieurs indicateurs du développement du langage, comme l’âge auquel l’enfant a prononcé ses premiers mots, ont été mesurés chez tous les enfants.
Observations
Les chercheurs ont constaté qu’il n’y avait pas de différence dans le développement du langage entre les enfants autistes élevés dans un milieu familial bilingue et ceux grandissant dans un environnement unilingue.
Conclusion
L’étude n’a mis en évidence aucun effet négatif d’un milieu familial bilingue sur le développement du langage des enfants autistes.
Ce rapport de recherche a été rédigé par J.K. Ohashi et coll. et a été publié dans la revue Research in Autism Spectrum Disorders en 2012.
Objet de la recherche
Les enfants autistes (TSA) qui ont de la difficulté à utiliser le langage parlé pour communiquer peuvent aussi éprouver des problèmes d’interactions sociales. Le but de l’étude était de déterminer si les enfants atteints d’un TSA avec déficience intellectuelle ou d’un TSA avec trouble du langage ont plus de problèmes de socialisation que les enfants ayant seulement un TSA.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs ont évalué les capacités sociales et langagières de plus de 300 enfants (82 % de garçons) de 2 à 4 ans. Plus de la moitié des enfants suivaient ou avaient déjà suivi une thérapie de langage ou de communication lorsque l’étude a débuté. Cette étude a comparé les capacités et compétences sociales des enfants ayant seulement un TSA à celles des enfants présentant aussi une déficience intellectuelle et à celles des enfants ayant un TSA et un trouble du langage. Les tests ont été administrés au moment du diagnostic, puis 6 et 12 mois plus tard. Un trouble du langage était défini par la difficulté à utiliser les temps présent, passé et futur ou à bien employer les pronoms je, moi, vous, nous, ou encore un problème avec les structures du langage – comme la place des mots dans la phrase – ou le vocabulaire, c’est-à-dire le nombre de mots connus et correctement employés par l’enfant.
Observations
Les chercheurs ont noté que la plupart des enfants présentant à la fois un TSA et un déficit intellectuel ou un TSA et un trouble du langage avaient été soumis à une évaluation spécialisée à un plus jeune âge que les enfants affichant seulement un TSA. À 12 mois après le diagnostic, ces enfants manifestaient également une moins grande capacité à s’intéresser aux autres, à décoder les gens et à interagir socialement. Un bon nombre d’enfants avec TSA et trouble du langage ont semblé « se rattraper » et la majorité d’entre eux n’avaient plus de retard de langage 12 mois après le diagnostic. Cependant, les enfants qui accusaient aussi une déficience intellectuelle étaient plus lourdement atteints que les deux autres groupes et n’ont pas progressé comme eux.
Conclusion
Les jeunes enfants autistes qui ont un trouble de langage ou une déficience intellectuelle au moment du diagnostic risquent davantage d’éprouver des problèmes de socialisation en grandissant. Ces résultats portent à croire que les cliniciens devraient rechercher des signes de différences et de retard de développement chez les jeunes enfants pour favoriser le repérage et le traitement précoces des TSA.
Ce rapport de recherche a été rédigé par T. Bennett et coll. et est paru dans le Journal of Autism and Developmental Disorders en 2014.
Objet de la recherche
Les enfants aux prises avec un TSA peuvent accuser divers degrés de déficit en matière de socialisation et de communication. Cette étude visait à déterminer si l’acquisition de ces deux domaines de compétences est synchrone au cours du développement de l’enfant ou s’il y a décalage entre les deux au fil du temps. Les chercheurs ont aussi voulu savoir si le niveau de chacune de ces compétences au moment du diagnostic initial influait sur l’évolution de l’autre.
Déroulement de l’étude
Au départ, les chercheurs ont administré des tests en vue d’évaluer les compétences sociales et langagières des enfants de 2 à 4 ans participant à l’étude Pathways. Certains tests ont été faits directement avec les enfants et d’autres données ont été recueillies à partir de questionnaires remplis par les parents. Les mêmes tests et questionnaires ont été administrés 6 et 12 mois plus tard.
Observations
Les chercheurs ont découvert que les deux îlots de compétences étaient fortement corrélés au début de l’étude mais qu’ils devenaient de plus en plus indépendants au fil du temps. À l’évaluation de 12 mois, il y avait peu ou pas de corrélation entre le niveau de développement du langage et celui de la socialisation.
Conclusion
C’est la première étude qui examine si les habiletés sociales et langagières sont interreliées ou non dans le cheminement des enfants ayant un TSA. Les résultats de cette étude portent à croire qu’il est important d’intervenir dans les deux sphères dès le diagnostic pour améliorer le développement global de l’enfant.
Ce rapport de recherche a été rédigé par T.A. Bennett et coll. et a été publié dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry en 2015.
Objet de la recherche
On sait qu’une intervention précoce auprès des enfants atteints d’un TSA est cruciale pour leur développement et leur capacité de réaliser leur plein potentiel. Au Canada, l’octroi de fonds pour le traitement des TSA relève des gouvernements provinciaux et non du gouvernement fédéral. Cela veut dire que chaque province dicte les types de traitements et les coûts. Cette étude décrit les genres de services reçus par les enfants d’âge préscolaire après le diagnostic de TSA dans cinq grands centres urbains canadiens.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs ont recueilli des renseignements auprès des parents de 414 enfants de 2 à 5 ans, vivant dans cinq grandes villes canadiennes. Les parents ont répondu à des enquêtes le plus tôt possible après le diagnostic ainsi que 6 et 12 mois plus tard et au moment de l’entrée à l’école. Les types de services cités étaient les suivants : aucun service, interventions comportementales, thérapies développementales et services généraux – musicothérapie, équitation et autres – et programmes de loisirs communautaires.
Observations
Le pourcentage de répondants était de 88 % au moment du diagnostic et de 73 % à l’entrée scolaire. Au départ, 80 % des enfants recevaient une forme de traitement et environ 95 % bénéficiaient d’une forme de service à leur entrée à l’école. Immédiatement après le diagnostic, la plupart des enfants suivaient une thérapie développementale comme l’orthophonie. Par la suite, la majorité recevait une combinaison de thérapies, par exemple, analyse comportementale appliquée et orthophonie. Les types d’intervention différaient dans les cinq villes, c’est-à-dire qu’aucune intervention ou « dose » précise n’a été utilisée.
Conclusion
Il est inquiétant de constater que la majorité des enfants dans ces grandes villes canadiennes suivaient une forme de thérapie, mais celle-ci variait d’une province à l’autre, ce qui indique que le traitement optimal ainsi que la fréquence et la durée de l’intervention ne font pas l’unanimité. Par souci d’équité, des efforts doivent être faits pour déterminer la pratique optimale et assurer que tous les enfants, peu importe où ils vivent, reçoivent le traitement le plus efficace.
Ce rapport de recherche a été rédigé par J. Volden et coll. et a été publié dans la revue Paediatrics and Child Health en 2016.
Objet de la recherche
Les chercheurs ont voulu savoir si les capacités cognitives (raisonnement, mémoire et planification) et les capacités adaptatives (autonomie fonctionnelle, comme se nourrir, et interaction avec les autres) des enfants d’âge préscolaire avec trouble du spectre de l’autisme (TSA) étaient interreliées au moment du diagnostic et si elles progressaient ou régressaient au même rythme avec l’âge.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs ont utilisé les données recueillies auprès de 369 familles participant à l’étude Pathways; 84 % des sujets étaient des garçons. On a fait passer des tests aux enfants pour déterminer leur capacité cognitive et interrogé les parents sur le comportement adaptatif de leurs enfants et leur capacité à marcher ou à se servir de leurs mains (motricité). Les tests et entretiens ont eu lieu à peu près au moment du diagnostic, à 2, 3 ou 4 ans, un an plus tard, puis vers l’âge de 6 ans, juste avant l’entrée à l’école.
Observations
Les chercheurs ont constaté que les capacités d’adaptation comportementale des enfants accusant un retard cognitif léger ou moyen se sont améliorées entre le diagnostic et le suivi à 1 an. Les scores ont peu changé entre le suivi à 1 an et le suivi à 6 ans. Chez les enfants affichant un retard cognitif profond, cependant, les comportements adaptatifs n’ont pas progressé avant l’âge de 4 ans environ. La plupart des enfants qui avaient un comporte¬ment adaptatif normal lors du diagnostic ne montraient aucun retard à leur entrée à l’école. Environ 40 % des enfants affichant un retard de comportement adaptatif au diagnostic l’ont comblé en grandissant. Des progrès importants des capacités cognitives avec l’âge ont été notés dans tous les groupes.
Conclusion
Cette étude a révélé que les enfants autistes accusant un retard cognitif et adaptatif au moment du diagnostic étaient plus enclins à suivre des trajectoires variables. Les résultats de cette étude sont importants car ils indiquent que certains enfants autistes présentant une déficience intellectuelle peuvent être plus avantagés que les enfants ayant un QI moyen. On sait que les capacités d’adaptation peuvent représenter un avantage relatif et que le QI, surtout chez les personnes qui se situent nettement sous la moyenne, ne reflète pas le niveau de compétence et que les formes de soutien requises sont déterminées par le fonctionnement adaptatif.
Ce rapport de recherche a été rédigé par H. Flanagan et coll. et est paru dans le Journal of Autism and Developmental Disorders en 2015.
Objet de la recherche
Les études ont montré que le QI et le niveau de langage sont prédictifs de l’évolution des enfants atteints d’un TSA. Le devenir de l’enfant est aussi influencé par l’intensité des symptômes et le fonctionnement adaptatif, soit l’apprentissage des tâches de la vie courante. Cette étude avait pour but de déterminer si ces deux facteurs sont des indicateurs des trajectoires développementales des enfants autistes.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs ont recueilli des données sur la gravité des symptômes autistiques et le fonctionnement adaptatif auprès de 421 enfants canadiens de 2 à 4 ans (355 garçons, 66 filles), peu après le diagnostic de TSA. Les enfants ont été observés et les parents ont été interrogés et ont répondu à des questionnaires sur les capacités de leur enfant. Les données ont été recueillies au moment du diagnostic, puis à trois occasions jusqu’à l’âge de 6 ans. Les données ont été analysées en vue de déterminer s’il y avait des groupes distincts de parcours développemental.
Observations
À partir des données sur la gravité des symptômes, les chercheurs ont décelé deux groupes distincts de développement, un dont les symptômes étaient plus bénins et se sont atténués avec l’âge et l’autre avec des symptômes plus sévères qui n’ont pas changé au fil du temps. L’étude a fait ressortir trois groupes : un groupe affichant au départ un faible niveau de fonctionnement adaptatif qui a empiré avec l’âge, un groupe au fonctionnement adaptatif moyen qui est demeuré constant et un groupe doté d’un meilleur fonctionnement adaptatif qui a progressé avec le temps. Les chercheurs ont observé que les enfants ayant des symptômes autistiques plus légers pouvaient néanmoins présenter un faible niveau de fonctionnement adaptatif et stagner; les enfants pouvaient suivre une combinaison de ces deux trajectoires. Ils ont également constaté que les filles étaient plus susceptibles de faire partie du groupe ayant des symptômes moins marqués et un fonctionne¬ment adaptatif allant en s’améliorant. Par ailleurs, l’âge au moment du diagnostic ainsi que le niveau de langage et d’intelligence au départ étaient corrélés à un bon fonctionnement adaptatif.
Conclusion
Le niveau de fonctionnement adaptatif et la gravité des symptômes sont des facteurs largement indépendants qui influencent le développement des enfants autistes. Les décisions en matière d’interventions doivent tenir compte des forces et des faiblesses de chaque enfant.
Note : Ce rapport de recherche a été rédigé par P. Szatmari and coll. et a été publié dans le Journal of the American Medical Association en 2015.
Objet de la recherche
La formulation et la mise en œuvre de politiques appropriées concernant les TSA font l’objet d’un débat et de discussion entre les parents, les décideurs et les chercheurs. Les auteurs ont voulu comprendre les motifs de conflits et de différends au sujet des politiques sur les TSA parmi les parents, les chercheurs et les décisionnaires. Les parents discutent en général de leurs expériences directes avec leurs enfants et suggèrent ce qui, selon eux, doit être fait pour améliorer la qualité de vie. Les chercheurs peuvent étayer ces propositions à l’aide des données probantes issues de leurs études. Les décideurs doivent ensuite examiner ces requêtes, tout en équilibrant leurs propres obligations pour offrir des interventions équitables et rentables. Cette étude a examiné ce qu’il reste à faire en matière de politiques sur les TSA.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs ont voulu connaître l’état actuel des politiques relatives à l’autisme dans le pays. Ils ont demandé à 15 parents, à 13 décideurs et à 11 chercheurs dans 8 provinces de commenter les divers aspects de l’élaboration des politiques. Les thèmes étaient leur compréhension actuelle des politiques et des services provinciaux pour les enfants autistes, les enjeux non résolus qu’ils jugeaient les plus importants, leurs interactions avec les deux autres groupes et la façon dont ils pourraient travailler de concert à l’avenir. Ils ont ensuite analysé ces réponses afin de dégager des constantes qui leur permettraient d’établir où il y a consensus au sujet de ce qui doit être fait.
Observations
Relativement aux services offerts aux autistes, tous les participants ont convenu de la nécessité d’une approche plus intégrative, couvrant tout le spectre et la vie entière. Ils ont insisté sur le besoin d’offrir plus de soutien durant les transitions vers l’école et vers la vie adulte, d’élargir les services existants pour rejoindre les enfants et les familles plus défavorisés et d’accroître les fonds publics en santé mentale et développement infantiles. Le fait que les responsables des politiques se débattent pour que des services soient offerts à tous les enfants, pas seulement aux autistes, a été un autre constat. Les trois groupes ont reconnu qu’il faut en faire davantage pour tous les groupes d’enfants aux prises avec des problèmes de développement.
Conclusion
Cette étude a fait ressortir que les parents, les décideurs et les chercheurs s’entendent sur la nécessité de fournir des services plus complets dans le contexte de l’autisme. Globalement, les chercheurs ont martelé qu’il faut débloquer plus de ressources publiques pour accroître le soutien de tous les enfants ayant des troubles développementaux, en plus d’un TSA. Le constat d’un consensus entre les groupes concernant les prochaines étapes de l’élaboration des politiques laisse présager que ces objectifs pourraient être atteints prochainement.
Note : Le rapport de recherche original a été rédigé par C. Shepherd et C. Waddell et est paru dans le Journal of Autism and Developmental Disorders en 2015.
Objet de la recherche
Les TSA s’accompagnent souvent de plusieurs sortes de troubles du comportement. Les études antérieures ont révélé que le niveau de stress des parents croît en fonction du niveau de comportements-problèmes des enfants autistes. Le but de cette étude était d’examiner la nature du lien entre les comportements problématiques des jeunes enfants autistes et le stress ou la détresse de la mère.
Déroulement de l’étude
Les chercheurs de l’étude Pathways ont colligé des renseignements à partir de questionnaires remplis par les mères dans 184 familles, dans les 4 mois suivant le diagnostic de TSA, 12 mois plus tard et au 6e anniversaire de l’enfant. L’information portait sur les symptômes de stress des mères et les comportements-problèmes des enfants, définis par l’extériorisation – agression ou crises de colère – ou des émotions et comportements autoblessants, comme la dépression et l’anxiété. Les chercheurs ont examiné les sentiments généraux de dépression ou d’isolement chez les mères ainsi que la détresse, comme le fait de se sentir piégées dans leur rôle de parent.
Observations
Un niveau plus élevé de détresse générale et parentale était prédictif d’un plus grand risque de conduite violente ou de sentiments de dépression ou d’anxiété. Les comportements-problèmes des enfants n’étaient pas un facteur prédictif de détresse générale chez les parents, mais un indicateur de détresse quant à leur rôle de parent.
Conclusion
Les cliniciens et les autres personnes qui travaillent avec les parents d’enfants ayant un TSA devraient leur demander s’ils sont débordés et ce qu’ils ressentent. Une façon d’aider les parents est de leur faire acquérir de nouvelles compétences, comme la gestion comportementale, pour leur faire sentir qu’ils sont de bons parents et atténuer les sentiments de culpabilité stériles.
Ce rapport de recherche a été rédigé par A. Zaidman-Zait et coll. et a été publié dans le Journal of Autism and Developmental Disorders en 2014.